- Edilys 2010
- 1- Mademoiselle Simone Philippe
- 2- Monsieur Guggenbulh et Mme Bié
- 3- Monsieur François Pichon par JJ Le Gruiec
- 4- Monsieur Maurice Héger
- 5- Mademoiselle Jane Dupon
- 6- Madame Magnard et Madame Magnier
- 7- Madame Lemaire
- 8- Mme Marie-Reine Mahé
- 9- Madame Yolande Hy
- 10- Monsieur René Baron
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Edilys 2010 |
La Résidence Edilys de Saint-Brieuc a 20 ans… 20 ans qu’elle accueille des personnes, âgées oui, mais avant tout des personnes avec leur sensibilité, leur histoire de vie, leurs désirs, leurs souffrances et leur joie…20 ans qu’au centre ville de Saint-Brieuc, elle s’efforce de s’ouvrir au monde pour ne pas se cloisonner, ni exclure, pour favoriser les échanges dans le respect et l’ouverture…
L’expérience menée par les photographes argentistes d’ART’images Plérin se veut être une illustration de cette réalité. Dans une société qui a tendance à opposer, à exclure, à nier, leur travail aide à changer le regard porté sur les personnes qui n’ont plus 20 ans…
Un vrai projet sur la durée pour l’atelier argentique animé par Gilbert Bouédec au sein de l’association ART’images. Neuf Photographes, accueillis par Martine Ollivier et toute son équipe, ont participé à cette aventure qui a duré 2 mois début 2010.
Lors de la présentation de l’exposition des photos, Gilbert Bouédec a parlé « d’un grand et long moment partagé, c’est peut-être là que se niche l’essentiel de l’approche artistique dont les photos ne sont que le reflet et le témoin ». En effet, pour ceux qui n’ont pas vécu ces moments, les photos révèlent la rencontre sans jugement, avec compréhension, elles illustrent le respect, la dignité, valeurs qu’Edilys a toujours voulu mettre en avant.
Chaque photo est accompagnée d’un texte issu des échanges entre le photographe et son sujet.
Moment de vie de certains résidents, ils sont émouvants, drôles ou poétiques, ou tout cela à la fois, ils illustrent la richesse et la diversité des habitants de la résidence.
Pascale Maestracci, Directrice Edilys Armor
Mademoiselle Simone PHILIPPE
Simone se constituait un petit trésor tout au long de l’année avec les quelques sous glanés auprès de son père quand elle avait été sage, sa demi-sœur plus agée lui donnait aussi un peu d’argent.
- Alain GAPIHAN -
Et chaque année, le trésor était englouti par la loterie de la fête foraine sur le champ de mars à St-Brieuc. Simone avait de la chance, elle gagnait, mais pas les copines ! c’est Simone qui emportait tous les nounours. Un jour elle a même gagné tous le plus gros nounours de la foire.
Simone a toujours eu de la chance…
gil
Monsieur Guggenbul et Mme Bié
Pour chacun d’eux,
De tristes années de veuvage.
L’affectueuse pression des proches
Et c’est le début d’une idylle
25 années de fusion et d’amour
A Fontenay aux Roses.
- Fred JOSEPH -
Et puis ce pari fou de quitter Paris
Pour épouser la Bretagne et Edilys
Affectueusement
Au plus près de leurs proches…
gil
Son Ecole de conduite-auto
Lui a procuré bien des satisfactions
Tout au long de sa vie professionnelle.
Pour autant, l’automobile ne l’a pas amené
A renoncer au déplacement à pied.
- JJ LE GRUIEC -
Ancien footballeur, François marche vite
Avec le Groupe Charner, il a fait des adeptes,
80 membres qui marchent encore aujourd’hui
Comme François d’ailleurs, qui chaque jour
S’élance vers un savant parcours,
D’un pas déterminé, depuis Edilys
gil
Monsieur Maurice HEGER
Maurice a toujours le nez dans ses papiers.
Il n’a pas de radio, il n’a pas de télé.
Son bureau est couvert de dossiers.
Sur son lit couchent des notes par milliers.
Maurice s’éveille et s’endort dans ses papiers…
gil
Rencontrer Mademoiselle Dupont, c’est un grand moment.
Ce petit bout de femme énergique, au regard malicieux, a, comme elle le dit elle-même, vécu plus d’années à la retraite qu’à travailler !
En temps que professeur d’histoire-géo, elle en a connu des événements :
l’arrivée des allemands au lycée Ernest Renan, lors de la seconde guerre mondiale,
le partage de la cour avec les soldats à l’Ecole Normale des filles.
Ah oui, les filles ! Mademoiselle Dupont a évolué dans un monde essentiellement féminin : ses collègues étaient des femmes, ses élèves des jeunes filles… jusqu’en 1968
et le début de la mixité ! Que de complications pour tenir la classe alors !
- Erwan PICOLO -
Heureusement l’heure de la retraite a sonné en 1972.
Et depuis, Mademoiselle Dupont n’a pas le temps de s’ennuyer.
Elle est toujours très entourée, toujours de sortie.
Et oui, ses anciennes élèves sont pour beaucoup devenues des amies,
des amies souvent engagées dans l’enseignement d’ailleurs !
De longues discussions à bâtons rompus s’alternent avec les virées pour les courses,
le marché, ou les promenades dans la rue piétonne.
Si vous souhaitez avoir le plaisir de rencontrer Mademoiselle Dupont,
surtout prenez rendez-vous : son agenda est souvent bien chargé !
Marielle
Décidément, Jeanne et Marie
Ne parviendront jamais
A se passer l’une de l’autre !
Elles sont toutes deux nées à Plédran,
dans la même école, elles ont grandi.
Puis, de concert, ont quitté la campagne
Pour vivre et travailler à PARIS.
Elles y ont chacune trouvé époux.
Et si je vous dis que pour les vacances
Elles ont construit des maisons jumelles à Plédran,
Alors là, vous ne me croyez plus !
- Fred JOSEPH -
A Edilys, les maris ne sont plus,
Mais Jeanne et Marie,
Que seulement 4 années séparent,
Sont bien là toutes les deux.
Et si l’une est au 3ème étage et l’autre au second,
Rien ne va plus !
Et pourquoi cette photo de nous deux ?
C’est pour qui, c’est pourquoi ?
gil
JE… MOI
Et moi… et moi !
Vous étiez qui ?
Vous étiez quoi ?
Moi, j’étais Coi !
- Karine LEBEAU -
Le langage des humains
A chacun sa façon
On y perd son latin,
Chacun donne des leçons
J’étais comme ci
J’étais comme ça !
Madame Lemaire, extrait de son livre de poèmes
Mme Marie-Reine Mahé
Des canevas au point de croix qui ornent les murs de l’appartement,
Se dégagent les saveurs d’autrefois,
Celles du pot au feu par exemple,
D’une excellence qui fait encore frémir les papilles de Cyril.
Sa mère, Marie-Reine comme sa grand-mère,
Savaient tirer le meilleur profit du potager familial.
- Damien DENIEL -
Les journaliers qui travaillaient à leur service à Hénanbihen
S’en souviendraient aussi, eux qui n’avaient par ailleurs,
Que leur morceau de lard enveloppé dans du papier journal
En guise de déjeuner.
C’est qu’à l’épicerie du village, on ne trouvait pas de légumes,
On n’y achetait que le sel et le poivre.
Pour améliorer l’ordinaire, il fallait tuer le cochon, cultiver son potager
Et savoir cuisiner comme Marie-Reine, savamment et généreusement
Pour toute une maisonnée…
gil
De la rencontre avec Yolande est née
Notre détermination à entreprendre
Ce travail photographique.
La dame, assise sur son canapé
Au côté de son chat Fripouille
Sur un coussin soyeux,
Tous deux baignent dans le raffinement.
L’atmosphère est feutrée, les mots sont doux
Et doucement échangés entre elle et son chat
Et entre elle et nous.
- Déborah ASCHER -
Les yeux se perdent et s’éblouissent de l’esthétisme des sulfures
Collections et autres inclusions jusqu’à s’échapper vers l’étendue
De la baie vitrée qui fixe les toits briochins
Lui rappelant sans doute ceux de Paris
Où elle se passionnait pour l’Opérette et la mode
Car elle avait aussi été mannequin.
A notre grande surprise, Mme Hy est décédée
15 jours après les prises de vues…
gil
« I have seen that face before »
S’exclame Gilbert en entrant
Chez M.et Mme Baron.
« Of course ! »
M. Baron fut son premier professeur d’anglais
Lorsqu’il entra en 6ème.
M.Baron a conservé les notes de tous ses élèves,
Gilbert a conservé les photos des élèves de M.Baron.
- Marielle LE NANCQ -
Rencontre inopinée, fameux concours de circonstances
Emotions, souvenirs, évocations,
Et encore des appréciations,
S’il vous plait, M.Baron…
gil